10 voitures extraordinaires de l’exposition Concept-Car Beauté Pure

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Depuis la fin du mois de novembre et jusqu’au 6 juillet 2020, le Musée national de la Voiture propose une exposition enchanteresse au nom évocateur, Concept-Car Beauté Pure, dans le cadre majestueux du Château de Compiègne. A ne manquer sous aucun prétexte si vous êtes de passage dans la région.

D’ordinaire, le Musée national de la Voiture est surtout connu pour sa formidable collection de véhicules hippomobiles du 18e au début du 20e siècle, d’automobiles, de cycles et pour ses ressources iconographiques. L’exposition Concept-Car Beauté Pure propose aux visiteurs de découvrir, au sein même des appartements historiques du château de Compiègne, des concept-car, à deux ou quatre roues, conçus à une époque où l’exploration technique et l’audace esthétique battaient leur plein.

Concept-Car Beauté Pure : quand l’architecture du 18e rencontre l’automobile du 20e siècle

Contempler des chefs-d’oeuvre comme la Fiat Stanguellini 1200 Spider « America » Bertone ou l’Alfa Romeo Giulietta Sprint Spider dans la salle à manger ou le salon de famille du château construit sous Louis XV procure une émotion particulière. Quant aux automobiles, motocyclettes, et véhicules de records du XXe siècle présentés au public, ils sont véritablement propulsés au rang d’oeuvres d’art, grâce à cette exposition Concept-Car Beauté Pure, organisée conjointement par la Rmn Grand Palais et le Château de Compiègne.

Pour ne pas gâcher votre plaisir, Auto et Styles présente quelques-unes des vingt-huit Dream Cars qui composent cette exposition de toute beauté. Cette sélection est totalement arbitraire car chacun des trésors présentés au Château de Compiègne vaut la peine d’être contemplé de visu. Alors, foncez les découvrir !

Exposition Concept-Car Beauté Pure : la « sélection » d’Auto et Styles

1. Bugatti T28 – 1921

Bugatti T28 Exposition Concept-Car Beauté Pure

Crédit photo : Jean-Charles Desmots

La T28 fut la première automobile « non-sportive » présentée par Ettore Bugatti, au début des années 20. Et pour cette seule raison, elle mérite que nous nous attardions sur son cas. Nous sommes en 1921, à la veille du salon de l’automobile de Paris, moment choisi par Ettore Bugatti pour démontrer son savoir-faire dans la conception d’automobiles luxueuses. Au-delà de son moteur à huit cylindres en ligne, une attention toute particulière est apportée au design, aux finitions et au châssis de l’auto, alors doté de nombreuses innovations.

2. Leyat Helica Sport – 1921

Leyat Helica Sport

Crédit photo : Bruno Des Gayets

A une époque où les analogies étaient nombreuses entre les engins terrestres et aériens, l’ingénieur français Marcel Leyat mettait au point plusieurs prototypes à propulsion par hélice, équipés de moteurs bicylindres ABC issus de l’aéronautique, parmi lesquels l’Helica Sport, qui sera produite en petite série. Malgré un rendement supérieur à la moyenne et un poids peu élevé (environ 225 kg dans sa version découverte), l’Helica est handicapée par une adhérence aléatoire et un sentiment d’inconfort au volant, renforcé par la poussière soulevée par l’hélice. Un véhicule à ne pas mettre entre toutes les mains !

3. Monaco Trossi – 1935

Monaco Trossi

Crédit photo : Bruno Des Gayets

Imaginée par l’ingénieur Augusto Monaco, à une époque où la compétition automobile en était encore à ses balbutiements, la Monaco Trossi est la seule monoplace européenne de l’histoire à traction avant. Avec son moteur deux-temps placé en avant de l’essieu antérieur, 8 couples de 2 cylindres répartis en étoile, cette auto à l’architecture mécanique inspirée de l’industrie aéronautique compte un seul engagement en compétition. Trop difficile à piloter en raison de la répartition des masses, ce bolide se retirera à l’issue des essais du Grand Prix de Monza 1935.

4. Panhard Dynavia – 1948

Panhard Dynavia

Crédit photo : Jean-Charles Desmots

La Panhard Dynavia est un véhicule à 6 places, en forme de goutte d’eau, imaginé par le Directeur des études de carrosserie de la firme du Quai d’Ivry, entre 1929 et 1967. En plus de sa capacité à allier style et fonction, Louis Bionier trouve, dans l’observation et la contemplation de la nature, une source d’inspiration intarissable. Traction avant, construction modulaire, carrosserie autoportante en duralinox, aérodynamique très poussée, la Dynavia reprend bon nombre d’innovations développées par Louis Bionier sur les précédents modèles de sa conception.

5. Socema-Grégoire – 1952

Socema Grégoire

Crédit photo : Jean-Charles Desmots

La Socema-Grégoire est conçue pour devenir la première voiture à turbine à atteindre les 200 km/h. La turbine mise au point par la Société de construction et d’équipement mécanique pour l’aviation (Socema) développe alors 100 ch. Première voiture française à turbine de l’histoire, la Socema-Grégoire bénéficie des avancées développées par l’ingénieur Grégoire sur ses précédents modèles, comme le châssis coulé en Alpax (alliage fait d’alluminium et de silicium) ou le système de suspension à roues indépendantes. Avant même d’avoir concouru, la Socema-Grégoire fut battue par la Rover T1, chronométrée à plus de 240 km/h en juin 1952.

6. Alfa Romeo Giulietta Sprint Spider Bertone – 1956

Alfa Romeo Giulietta Sprint Spider Bertone

Crédit photo : Bruno Des Gayets

Ce prototype est l’un des deux exemplaires réalisés par Bertone à la demande de l’importateur de luxe new-yorkais Max Hoffman, qui avait confié à Alfa Romeo la réalisation d’un Spider dérivé de la Giulietta Sprint. Dessiné par Franco Scaglione, le père de cette dernière, ce Spider au design résolument moderne restera au stade de concept-car, les Américains ayant retenu la proposition du concurrent Pininfarina, pour des raisons de coût.

7. Fiat Stanguellini 1200 Spider « America » Bertone – 1957

Fiat Stanguellini 1200 Spider America Bertone

Crédit photo : Bruno Des Gayets

Ce concept-car a été conçu sur la base d’une Fiat 1100 TV, dont le châssis et le moteur avaient été profondément modifiés par Celso Stanguellini, à la demande de Nuccio Bertone, avant d’être dévoilé au Salon de Turin en 1957. Avec son imposante prise d’air située très en avant de son capot galbé, ses petits phares ronds et ses dérives arrières en nageoire, ce Spider « America » propose un style extrêmement racé, dans la plus pure traditon des autos nées de l’imagination du génie Franco Scaglione.

8. Velam Isetta – 1957

Velam Isetta

Crédit photo : Bruno Des Gayets

Conçue en 1957, la Velam Isetta utilise la base technique de l’ISO Isetta dont la marque Velam (Véhicule léger à moteur) assure la fabrication sous licence sur le territoire français entre 1955 et 1958. Alimentée par un moteur bicylindre deux temps, cette voiture a été conçue par la marque française pour effectuer des records de vitesse : elle en obtiendra 7 sur l’Autodrome de Montlhéry le 30 juillet 1957, dans la catégorie « moins de 250 cm3 ». Cette auto est la propriété du Manoir de l’Automobile et des Vieux Métiers de Lohéac.

9. Plymouth-Ghia « Asimmetrica » Roadster – 1961

Plymouth Ghia Asimmetrica Roadster

Crédit photo : Bruno Des Gayets

Avec son design provocant, la Plymouth-Ghia « Asimmetrica » Roadster trône telle une impératrice dans la salle des colonnes du Château de Compiègne. Fruit de la collaboration entre le carrossier turinois Ghia et Virgil Exner, alors patron du design de Chrysler, ce concept-car fait suite à la présentation de la Plymouth NXR, une auto au style plus brutal, imaginée à partir du chassis de la Plymouth Valiant (1960). Censée rivaliser avec les muscle car de l’époque, la NXR ne sera jamais commercialisée. Exemplaire unique, la Plymouth-Ghia « Asimmetrica » Roadster reprend les principaux attributs stylistiques de la NXR, en particulier son design asymétrique, caractérisé par le bossage du capot côté conducteur. Ce thème fut emprunté à la fameuse Jaguar Type D de compétition, qui comportait une dérive aérodynamique sur son capot arrière, dans le prolongement du casque du pilote. Cette Plymouth-Ghia « Asimmetrica » Roadster est une beauté à l’état pure !

10. Chevrolet Corvair Testudo Bertone – 1963

Chevrolet Corvail Testudo Bertone exposition Concept-Car Beauté Pure

Crédit photo : Jean-Charles Desmots

En 1961, suite au lancement de la Corvair en Europe, Chevrolet étudie la possibilité de lui adjoindre une carrosserie italienne. Pour ce faire, la firme de Détroit sollicitera les équipes de Bertone et de Pininfarina. Dessinée par Giorgetto Giugiaro et élaborée en moins de deux mois, cette voiture de sport au nom paradoxal (« Testudo » signifie « Tortue » en italien) fera sensation lors de sa présentation au salon de Genève 1963. Son design épuré et la simplicité de ses lignes y sont peut-être pour quelque chose…

Notre coup de coeur de l’exposition Concept-Car Beauté Pure : Moc Kawasaki

Moc Kawasaki exposition Concept-Car Beauté Pure

Crédit photo : Bruno Des Gayets

En 1974, Philipp Moch conçoit ce side-car de record, qui sera équipé au fil du temps de moteurs d’une cylindrée allant de 250 à 1100 cm3. Pionnier dans le domaine des fibres synthétiques appliquées à la carrosserie, Philipp Moch construit sa machine autour d’un châssis en treillis tubulaire et d’une enveloppe aérodynamique en polyester. Le side-car de Philipp Moch enregistrera plus de 30 records, dont celui du mile départ arrêté dans la catégorie « moins de 1300 cm3 », à la vitesse de 207,433 km/h. C’était le 5 décembre 1975, lors de l’inauguration de l’autoroute de Chartres. Recordman de vitesse, précurseur des matériaux composites, entrepreneur, Philipp Moch est aussi restaurateur et collectionneur de la marque Avions Voisin.

Article rédigé à partir du dossier de presse de l’exposition Concept-car. Beauté pure

Remerciements : Bruno Des Gayets et Philipp Moch

 

A propos de l'auteur

J'ai créé Auto et Styles en 2016, pour partager ma passion de l'automobile et des sports mécaniques avec le plus grand nombre.

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